L'homme qui a tué trois collègues de travail fin février à Menznau portait deux armes sur lui: un revolver chargé et un pistolet avec lequel il a tiré au moins 18 coups de feu.
Selon le Ministère public lucernois, le tireur de Menznau est mort d'une balle dans la tête après un corps-à-corps avec un employé. Il avait deux armes sur lui. Les enquêteurs privilégient la thèse du suicide ou de l'accident.
Le forcené âgé de 42 ans n'a sans doute pas été abattu par un tiers, a indiqué jeudi le chef de la police criminelle lucernoise Daniel Bussmann . Aucun indice relevé par l'institut médico-légal ni les images de vidéo-surveillance ni les quelque 40 témoignages ne permettent pour l'heure de conclure à l'intervention volontaire d'un tiers dans sa mort.
Une enquête préliminaire a toutefois été ouverte pour élucider les circonstances de son décès. Elle concerne toutes les personnes impliquées dans la phase finale du drame qui a fait quatre morts. La fusillade a en outre fait six blessés dont cinq graves. Deux d'entre eux sont toujours hospitalisés.
Le déroulement du drame
Le 27 février dernier, le quadragénaire se rend à son lieu de travail, l'entreprise de bois aggloméré Kronospan, à Menznau. Il transporte un pistolet de modèle AT380 de marque Sphinx et un revolver, tous deux chargés. Des munitions pour les deux armes se trouvent en outre dans un sac qu'il emmène aussi avec lui.
Arrivé sur place à 08h41, il pénètre dans le bâtiment comportant la cantine de l'entreprise. Une fois dans le couloir, il ouvre le feu avec son pistolet devant un bureau, blessant mortellement deux hommes et une femme - des collègues de travail.
Le forcené se rend ensuite dans la cafétéria, où il se remet à tirer. Les 17 personnes présentes plongent sous les tables. Une fois vide, il recharge le pistolet et continue à tirer.
Un collègue s'empare alors d'une chaise et tente d'attaquer le forcené qui réagit en lui tirant dessus. Atteint par balle à la mâchoire, le collègue saisit malgré tout le tireur. Lors de ce corps-à-corps, les deux hommes tombent au sol.
Gisant à terre, le forcené ne bouge plus. Un autre employé en profite pour lui asséner un coup de chaise sur le dos et s'enfuir. Selon les témoins, le forcené tenait encore le pistolet dans la main après le coup de feu fatal. Un employé aurait alors saisi l'arme et l'aurait jetée par la fenêtre.
Deux thèses
Le Ministère public lucernois privilégie deux thèses: soit le coup de feu qui a tué le forcené est parti par accident durant le corps-à-corps, soit le tireur a finalement retourné l'arme contre lui.
Le Ministère public part en outre du principe que l'homme avait acquis l'arme du crime de manière illégale. Son frère domicilié dans le canton d'Obwald lui avait transmis le pistolet il y a plusieurs années après l'avoir acheté légalement en 2003. Il devra répondre de non-respect du devoir de précaution.
Le forcené a en outre acquis légalement auprès d'un particulier le revolver qu'il transportait au moment des faits sans l'utiliser. Il n'avait toutefois pas le droit de l'emporter avec lui car il ne disposait pas d'un permis de port d'arme.
ats/hend

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